Il existe plusieurs millier d’espèces de fourmis dans le monde.
En 2019, on en compte environ 12 000 recensées dans le monde et il en reste certainement encore beaucoup à découvrir. Le monde du vivant est classé en différent groupes, que l’on appelle « taxinomie ».
Les différentes divisions de la taxinomie qui permettent de classer le monde vivant sont d’abord le « Règne », ensuite « l’Embranchement », puis la « Classe », ensuite « l’Ordre » puis la « Famille » et enfin le « Genre » et « l’Espèce ».

« le Règne » | « l’Embranchement » | « la Classe » | « l’Ordre » | « la Famille » |« le Genre » | « l’Espèce »

Comparons l’humain et les fourmis:

Homme : règne : Animalia, Embranchement : Chordata, Classe : Mammifères, Ordre : Primates, Famille : Hominidae, Sous-famille : Homininae, Genre : Homo, Espèce : Sapiens

Fourmis : règne : Animalia, Embranchement : Arthropoda, Classe : Insectes, Ordre : hyménoptères, Famille : Formicides, Sous-famille : 5 sous-familles différentes de fourmis au Québec,  Genre : 26 genres différents de fourmis au Québec, Espèce : 109 espèces différentes de fourmis au Québec.

10 des 109 espèces de fourmis présentes sur le territoire québécois sont des espèces introduites.  C’est à dire qui ne sont pas native d’ici et qu’elles ont été importés d’ailleurs.  Chaque fois qu’une nouvelle espèce est introduite, cela constitue un risque pour notre biodiversité.  En effet, une fourmi introduite qui réussi à s’adapter ici pourrait très bien s’attaquer à d’autres espèces et faire disparaître des animaux ou insectes propres à notre territoire.  Les fourmis sont des conquérantes.  Elles sont en harmonie avec leur biotope naturel mais peuvent devenir invasive si elles sont importées ou exportées.  Il y a plusieurs histoires d’horreur à cet effet dans plusieurs îles des océans où des fourmis ont été introduites et où il n’y a plus qu’une seule espèce de fourmi maintenant les autres ayant toutes disparues.  Bref, c’est la raison pour laquelle il faut être prudent lors de l’élevage des fourmis et être bien sûr que les fourmis qu’on élèves sont soit de notre région ou encore des espèces de fourmis qui ne pourraient pas s’adapter à notre climat (il faut aussi savoir qu’importer des fourmis vivantes de d’autres pays est interdit au Canada).
La liste des espèces de fourmis présentes au Québec est disponible sur notre site ou http://entomofaune.qc.ca/Feuillets/DF01-formicides_v6.pdf par M. André Francoeur de l’université du Québec à Chicoutimi

Reconnaître la sous-famille et le genre est assez aisé.  L’espèce est beaucoup plus subtil.  Pour ce faire, il faut utiliser des clés d’identifications.  Ces clés sont des documents scientifiques décrivant les particularités anatomiques de chaque espèce.  Pour l’Amérique du nord, j’utilise ce document.

La sous-famille Amblyoponine compte une seule espèce
La sous-famille Ponérines compte 2 espèces réparties en 2 genres
La sous-famille Myrmicines compte 45 espèces réparties en 14 genres
La sous-famille des Dolichodérines compte 6 espèces réparties en 2 genres
La sous-famille des Formicines compte 53 espèces (plus ou moins 2) réparties en 7 genres et sont de loin celles qu’on voit les plus souvent.

Au Québec, la sous-famille des Myrmicines compte le plus grand nombre de genre et la sous-famille des Formicines compte le plus grand nombre d’espèces.  Le genre le mieux représenté en terme de nombre d’individus est probablement le genre Formicas (ou peut être les Lasius ou Myrmicas mais c’est sans appui scientifique).
Les espèces considérées comme nuisibles au Québec (car elles se plaisent dans nos maisons) font l’objet d’un document intitulé Fourmis nuisibles du Québec.
Le genre Camponotus de la sous-famille des formicines comptent 5 espèces différentes au Québec et sont de grosses fourmis.  Les Camponotus heculeanus sont les plus grosses fourmis du Québec (bien que C. pennsylvanicus et C. novaeboracensis sont tout aussi grosses).  Notez que les noms de genre et d’espèce, par convention doivent figurer en italique avec une majuscule à la première lettre du genre et une minuscule à la première lettre de l’espèce.

Les genres de fourmis couramment et facilement trouvées sont les Camponotus (en raison de leur taille), les Lasius (en raison des petits monticules de sable) et les Formicas (en raison de leur nombre).

Description des genres les plus courant

Les genres les plus courant selon mes observations dans mon milieu (Montréal) sont les Lasius, les Formicas et les Camponotus.

Les Lasius sont les plus facile à trouver et à élever, en plus de posséder des caractéristiques intéressantes. Ce sont elles qui font les petits monticules de sable avec un trou au milieu très caractéristique de nos bord de chemins. La fourmilière se développe rapidement (10 à 20 ouvrières la première année, 200 à 500 la seconde et plus de mille la troisième). Les Lasius sont des petites fourmis que l’on trouve à peu près partout. Elles sont toutes identiques en taille à l’exception de la reine et des mâles. Elles sont intéressantes à regarder car elles sont totalement indifférentes à la présence humaine.  Les essaimages de Lasius débutent en juillet et peuvent se poursuivre jusqu’en septembre. La diapause est obligatoire, il faut leur donner un minimum de 8 semaines entre 6 et 10 degrés celsius pendant l’hiver (16 semaines est mieux).

Les Formicas sont des fourmis plus grandes en taille que les Lasius.  Elles ont aussi une seule taille.  Elles sont divisée en 7 groupes à l’intérieur du genre. La particularité des Formicas est qu’elles sont polygynes pour la plupart, c’est à dire que le nid peut compter plusieurs reines. Bien qu’elles puissent être élevées avec une seule reine en captivité, elles en compte normalement plus d’une dans la nature. C’est un genre qui peut être à la fois relativement simple et très complexe. En effet, certaines espèces de ce genre pratiquent l’esclavage. Certaines reines sont à fondation dépendante, et sont parasite de d’autres espèces. C’est à dire qu’elles ne pourront pas pondre sans l’aide d’esclaves. Dans la nature, ces reines vont entrer dans un nid hôte, tuer la ou les reines présentes et prendre les ouvrières en otage. C’est alors, et alors seulement, qu’elle pourra se mettre à pondre. Dans certains cas, les fourmis issue de la reine parasite ne peuvent même pas se nourrir elles mêmes, elles doivent donc constamment faire des raids sur d’autres nids pour prélever des cocons, nymphes ou ouvrières esclaves.  Dans d’autres cas, les fourmis issues de la reine parasite peuvent se nourrir mais ont besoin de l’assistance initiale des esclaves.  Avec le temps toutefois elles deviendront indépendantes. Le plus souvent (en tous cas, celles qu’on observe souvent au Québec dans la région métropolitaine), les fourmis esclavagistes sont plutôt rouge ou marron alors que les fourmis esclaves sont noires. Les Formicas du groupe fusca (celles qui servent d’esclaves souvent) sont polygynes dans la nature mais s’élèvent bien avec une seule reine. Elles sont prolifiques et largement représentées comme les Lasius mais sont TRÈS sensibles aux vibrations. Elles courent constamment dans tous les sens en panique au moindre dérangement et cela les rend plus difficiles à observer. Les essaimages de Formicas débutent en juillet et peuvent se poursuivre jusqu’en septembre. La diapause est obligatoire, il faut leur donner un minimum de 8 semaines entre 6 et 10 degrés celcius pendant l’hiver (16 semaines est mieux).

Les Camponotus sont les plus lentes dans leur développement. La première année compte rarement plus de 8 à 10 fourmis et la seconde année, rarement plus de 100.  Il faut souvent 3 à 5 ans pour atteindre 1000 individus. La phase entre l’oeuf et la naissance est aussi très longue et peux aller jusqu’à 8 semaines.  Elles essaiment à la fin de juin et les reines sont immense (2 centimètre environ) alors elles sont très facile à trouver en campagne entre la mi-juin et la fin juin.  Elles sont très grosses alors on voit bien ce qu’elles font. Elles sont aussi facile à identifier (l’espèce). Les plus belles sont les C. novaeboracensis qui ont le thorax et les pattes avant rouge vin.  Les C. pennsylvanicus sont entièrement noires et les C. herculeanus ont du rouge sur le bas du thorax et le haut des pattes (elles sont entre les deux autres espèces au niveau des couleurs).  Une particularité intéressant des Camponotus est leur polymorphisme.  En effet, les ouvrières compte trois castes (trois formes différentes).  Les minors sont les plus petites, et les majors sont presqu’aussi grosses que la reine avec une tête très large.  Les média sont entre les deux.  Elles logent le plus souvent dans le bois.  Elle ne mangent pas le bois mais arrivent à le percer pour se faire des galeries.  On les retrouve toutefois aussi sous les pierres.  Il y’a 5 espèces de Camponotus dont 3 sont assez courantes.  La diapause est obligatoire, il faut leur donner un minimum de 8 semaines entre 6 et 10 degrés celcius pendant l’hiver (16 semaines est mieux).  À noter que les camponotus sont considérées comme nuisibles (charpentières) mais qu’en raison de leur taille et du fait que la fourmilière ne compte qu’une seule reine et qu’elle est immense, elles sont très facile à contrôler en plus de compter parmis les espèces les plus intéressantes.

En générale, une espèce monogyne (ne comptant qu’une seule reine) et à fondation indépendante (la reine fonde seule les premières ouvrières) sont considéré comme relativement facile en élevage.  Certaines formicas, bien que polygynes, sont aussi assez facile à élever.  Pas contre, les fourmis à fondation dépendantes (esclavagistes par exemple) ou fortement polygynes peuvent être soit difficile à élever ou représenter un risque d’infestation pour les éleveurs moins prudent (contrôler une seule grosse reine ça va mais 10 petites c’est une autre histoire).

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